Récemment, le jeton LIBRA, lancé sur la blockchain Solana, est au cœur d’un scandale financier majeur. Des manipulations internes ont conduit à des pertes colossales pour les investisseurs. Cet événement met en lumière les dangers liés aux mèmecoins et leurs répercussions sur le marché des cryptomonnaies.
Lancement et effondrement du jeton LIBRA
Le 14 février 2025, le jeton LIBRA a été introduit sur la plateforme décentralisée Meteora, basée sur Solana. En quelques heures, sa capitalisation boursière a atteint 4,56 milliards de dollars. Notamment, alimentée par le soutien public du président argentin Javier Milei. En cause de cette ascension fulgurante, la présentation du projet comme une initiative privée visant à stimuler l’économie argentine.
Cependant, trois heures après le début des échanges, des portefeuilles associés à l’équipe de LIBRA ont commencé à liquider massivement leurs tokens. Ces actions ont entraîné une chute de 94 % de la valeur du jeton en moins de 11 heures, réduisant sa capitalisation à 257 millions de dollars.
Pertes massives des investisseurs
Selon une étude de la société d’analyse blockchain Nansen, 86 % des traders impliqués ont subi des pertes, totalisant 251 millions de dollars. Parallèlement, une minorité a réalisé des gains de 180 millions de dollars, notamment grâce à des transactions automatisées effectuées dans les premières minutes du lancement.
Réaction du président Milei face à l’effondrement du jeton LIBRA
Javier Milei a rapidement pris ses distances avec le projet. Après avoir initialement soutenu publiquement cette cryptomonnaie sur les réseaux sociaux, il a supprimé ses publications dès les premières accusations de manipulation. Dans un communiqué officiel, il a affirmé que son gouvernement n’était en aucun cas impliqué dans la création ou la promotion de LIBRA. Notamment, en rejetant toute responsabilité sur ses proches collaborateurs et sur des entrepreneurs privés.
Déni et contre-attaque politique
Plutôt que d’assumer une quelconque erreur de jugement, Milei a accusé ses adversaires politiques d’exploiter la situation pour nuire à son image. Il a dénoncé une campagne de diffamation orchestrée par ses opposants et par les médias traditionnels, qu’il accuse régulièrement de propager des mensonges sur sa gestion économique. Son entourage politique a également tenté de minimiser l’ampleur du scandale en affirmant que LIBRA n’était qu’un projet parmi d’autres et que les investisseurs avaient pris des risques en toute connaissance de cause.
Tentatives de contrôle des dommages
Dans les jours suivants, l’administration Milei a annoncé vouloir renforcer la transparence des projets liés aux cryptomonnaies en Argentine. Des mesures pourraient se mettre en place pour éviter de nouveaux scandales. Notamment une surveillance accrue des initiatives privées qui bénéficient du soutien indirect du gouvernement. Toutefois, ces annonces restent floues et ne suffisent pas à apaiser les critiques, d’autant plus que les investisseurs lésés exigent des réponses concrètes sur les responsabilités de chacun.
Manipulation des mèmecoins
Les mèmecoins, souvent créés sans utilité réelle, restent sujets à des manipulations. Des acteurs malveillants exploitent l’engouement des investisseurs pour orchestrer des « pump-and-dump », laissant les investisseurs avec des actifs dévalués. L’affaire LIBRA en est une illustration flagrante.
Voir aussi: Les Shitcoins sont-ils nécessairement des arnaques
Le scandale du jeton LIBRA souligne les risques associés aux mèmecoins et la nécessité d’une vigilance accrue de la part des investisseurs. Il appelle également à une régulation équilibrée pour protéger les acteurs du marché sans entraver l’innovation.