Air Next : investisseurs et salariés ont vu leur argent « s’envoler »
Air Next, une société qui, en réalité, est fictive trompe la Chambre de Commerce. Des investisseurs perdent 150 000 €. Trente-six employés honnêtes se retrouvent sans emploi et sans salaires depuis septembre 2021.
L’AMF prend l’enquête en main pour identifier et arrêter les coupables. Le fonds de garantie refuse de dédommager les victimes.
Le liquidateur judiciaire souhaite avoir plus de preuves avant de pouvoir délivrer les attestations de travail. Jusqu’ici, les employés victimes n’ont reçus ni salaires, ni allocations de chômage, et ils peinent à trouver un nouveau travail. Zoom sur les faits !
Arnaque à la cryptomonnaie : des escrocs laissent 36 salariés sans emploi
Air Next, une entreprise qui n’avait jamais existé, a récolté 150 000 € de fonds via une collecte ICO (par cryptomonnaie). Une importante somme d’argent perdue dans les gouffres… La startup frauduleuse a recruté 36 salariés honnêtes.
Air Next avait promis un travail de rêve avec des revenus mensuels à 5 chiffres. Or, cela fait maintenant plus de six mois qu’ils n’ont pas reçus de salaires. Le fonds de garantie refuse de les indemniser.
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Du côté du liquidateur judiciaire, il souhaite avant tout accéder à plus de preuves avant de pouvoir établir des attestations de travail. À défaut, les salariés lésés ne pourront pas percevoir des allocations-chômage. La situation est délicate. Une enquête a été déjà ouverte au parquet.
Arnaque à la cryptomonnaie, attestations bancaires falsifiées, identités usurpées… tout cela ne mène qu’à une conclusion : Air Next n’était tout simplement qu’une escroquerie. Consternés et désemparés, les trente-six salariés débauchés et recrutés par la fausse société qui promettait de révolutionner la planification de vols en ligne grâce par blockchain se trouvent dans une impasse.
« On pensait avoir décroché l’emploi de nos rêves, maintenant nous nous retrouvons sans métier, ni salaires, ni allocations. Nous ne savons plus vers qui nous tourner » déplore l’un d’eux.
E-paiement de billets d’avion via la blockchain : une arnaque montée de toute pièce
Le siège social d’Air Next, en réalité fictif, était censé se localiser en pleine ville parisienne. On s’étonnera d’apprendre que les 36 salariés n’ont jamais pu franchir les portes de cette société. Nombreux d’entre ces travailleurs ont fait le choix de quitter leur emploi pour aspirer à un meilleur poste.
En réalité, la fausse société Air Next qui prétendait révolutionner la réservation en ligne de billets d’avion grâce aux cryptomonnaies ne voulait ni les recevoir en local ni les rémunérer.
AMF : un curieux détail qui éveille des soupçons
Pour paraître crédible, Air Next prétendait détenir un capital d’un milliard d’euros. Tout semblait normal pendant le déroulement des phases de constitution de dossiers aux fins d’obtention des fonds par Internet en cryptomonnaies. Un curieux détail n’a pas laissé l’AMF indifférent.
Celui-ci remarque une faute d’orthographe flagrante après avoir scrupuleusement examiné le dossier d’une banque partenaire. Le nom Edmond de Rothschild était écrit « Edemond » par Air Next. Après réexamen intégral du dossier, les autorités s’aperçoivent qu’il s’agissait d’une véritable arnaque à la cryptomonnaie. Une enquête a été donc ouverte depuis.