Fin juin, le mèmecoin PENGU a déjoué toutes les anticipations. Alors que les observateurs voyaient déjà la bulle se dégonfler, le jeton a entamé une deuxième vague haussière, plus brutale encore que la première. En trois jours, son prix a triplé à nouveau. La capitalisation dépasse maintenant 170 millions de dollars, un record pour un actif aussi jeune, sans use case ni roadmap.
Le mèmecoin PENGU, un modèle de propagation inédit
L’anatomie de cette hausse ne suit pas le schéma classique des mèmecoins. Elle repose sur trois couches distinctes mais synchronisées :
- Contenu ultra-viral posté à des heures précises sur X, TikTok et Telegram, toujours accompagné d’un sticker animé du fameux pingouin.
- Réseau de bots MEV configurés pour sniffer le moindre pump sur les pools SOL/PENGU et le renforcer via des microtransactions.
- Groupes Discord fermés orchestrant une stratégie de “staggered liquidity”, injectant des SOL au compte-goutte sur les DEX pour créer une illusion de profondeur.
Ce modèle hybride entre ingénierie sociale et optimisation algorithmique déstabilise les prédictions traditionnelles fondées sur le volume et la capitalisation.
Des baleines méthodiques et invisibles
Contrairement à d’autres mèmecoins où les whales se font repérer rapidement, les gros porteurs de PENGU opèrent avec une discrétion chirurgicale. Grâce aux nouveaux services de “stealth swaps” intégrés sur Phoenix et Lifinity, ils fragmentent leurs ordres en centaines de petites transactions anonymes.
Selon les données de SolanaFloor, une seule entité a acquis 6,8 % du supply via 173 portefeuilles distincts. Une stratégie conçue pour éviter toute suspicion de centralisation, et dissuader les petits porteurs de vendre trop tôt.
La rotation mèmecoin entre dans une nouvelle phase
PENGU s’impose désormais comme le pivot du cycle actuel sur Solana, reléguant des jetons comme WEN, MEW ou CAT au second plan. Les analystes parlent de “rotation sectorielle mimétique”, où les capitaux se déplacent vers le mèmecoin le plus évoqué, indépendamment de sa qualité ou de sa liquidité.
Cette logique de “token-tendance” est amplifiée par des plateformes comme Birdeye ou Dextools, qui affichent en temps réel les paires les plus vues. Or PENGU trône en tête depuis cinq jours consécutifs, générant un effet miroir de curiosité spéculative.
Les effets secondaires du mèmecoin PENGU sur Solana
La flambée de PENGU produit aussi des distorsions techniques sur l’écosystème. Le nombre de transactions sur Solana a atteint un pic historique de 184 millions/jour, selon Validator.app, en grande partie à cause des swaps sur les paires PENGU.
Ce trafic massif provoque un engorgement des RPC, des pannes sur les interfaces de Jupiter, et une hausse des délais sur certains DEX. La fondation Solana envisage déjà de recalibrer ses priorités de bande passante.
Un jeton sans fondement, mais pas sans stratégie
PENGU n’a ni whitepaper, ni utility, ni équipe officielle. Pourtant, son organisation implicite frôle la perfection. Chaque mouvement, chaque message, chaque trade semble orchestré par une intelligence collective ou algorithmique invisible. Un schéma qui rappelle les grandes heures de SHIBA ou PEPE… mais poussé à l’extrême.
Voir aussi: Pump.fun transforme l’écosystème crypto avec sa levée de fonds historique
Même CoinGecko et CoinMarketCap ont dû lister le Token sous pression communautaire, malgré les alertes de manque de transparence sur le contrat.
PENGU n’est pas qu’un mèmecoin de plus
Il marque une étape nouvelle dans la manipulation virale des marchés décentralisés. Sans rien promettre, sans rien livrer, il concentre plus de capital que 70 % des tokens du top 500. Il est le miroir déformant d’un écosystème crypto 2025 où l’attention l’emporte sur la technologie.
Toutefois, selon un scenario pessimiste, dans le cas d’un rug ou d’une modification du contrat, un effondrement brutal pourrait subvenir. PENGU pourrait alors perdre 90 % de sa valeur en quelques heures.