Début avril 2025, Donald Trump annonce une nouvelle vague de droits de douane. Notamment en ciblant massivement la Chine, le Mexique, le Vietnam et certains pays européens. L’objectif : relocaliser l’industrie américaine. Mais sur les marchés, c’est un autre front qui s’ouvre. Les mèmecoins comme: Dogecoin, Shiba Inu, Pepe et Bonk, s’enflamment. En quelques heures, leur capitalisation bondit de plus de 22 %. Rien ne relie rationnellement ces tokens à l’acier chinois ou aux circuits imprimés vietnamiens. Pourtant, ils deviennent les avatars d’une spéculation débridée en période d’incertitude politique.
Mèmecoins sous tension après l’exécution des droits de douane de Trump
Les mèmecoins, à l’image de Dogecoin, Shiba Inu, ou plus récemment Pepe, ont montré une sensibilité accrue à ces bouleversements. Alors que leurs fondamentaux sont quasiment inexistants, leur valeur dépend fortement de l’appétit pour le risque, du climat social et de la dynamique communautaire.
Or, l’annonce des nouveaux droits de douane a provoqué un repli généralisé vers des actifs jugés plus stables comme Bitcoin et l’or numérique tokenisé. Entre le 2 et le 6 avril, le volume de transactions sur les mèmecoins a chuté de plus de 18 %, tandis que le DOGE perdait 12 % de sa valeur en seulement 72 heures.
Fuite vers le risque et logique de foule
Quand les marchés traditionnels tremblent, certains capitaux cherchent des refuges non conventionnels. Les mèmecoins, par leur liquidité immédiate et leur puissance virale, attirent les investisseurs milléniaux et les traders algorithmiques. Dès les premiers tweets de Trump, plusieurs groupes Telegram et X (ex-Twitter) relaient massivement des appels à « shifter vers les assets libres« . En réalité, il ne s’agit pas de sécurité, mais de parier sur la volatilité. L’indice de sentiment cryptographique, le Crypto Fear & Greed Index, passe de 41 à 78 en 48 heures.
Le mèmecoin comme indicateur de panique
Historiquement, les mèmecoins réagissent aux événements politiques comme des thermomètres inversés. Plus l’incertitude grandit, plus leur prix s’emballe. En mai 2021, la chute du Nasdaq avait coïncidé avec un rallye du Dogecoin. En mars 2023, le krach bancaire américain avait propulsé Shiba Inu de 35 %. Cette fois, les droits de douane servent d’étincelle. L’absence d’utilité réelle de ces tokens devient une force : ils absorbent les récits populaires et reflètent la défiance envers les institutions.
Risque de correction brutale et arbitrage des bots
Mais ce scénario ne tient que sur un fil. Début avril, plus de 62 % des volumes sur les mèmecoins provenaient de bots d’arbitrage. Ces entités exploitent les micro-écarts de prix entre plateformes. Lorsque la liquidité se contracte, elles peuvent accentuer les chutes aussi violemment qu’elles amplifient les hausses.
Voir aussi – Shitcoin et mèmecoin : est-ce la même chose ?
En 2021, une montée de 80 % du SHIB avait été effacée en 6 heures à cause d’un retrait massif sur Binance. Rien n’indique que 2025 sera différent. Si les marchés globaux se stabilisent, le reflux pourrait être brutal.
Réaction des mèmecoins aux droits de douane imposés par Trump
La réaction des mèmecoins aux droits de douane imposés par Trump confirme leur rôle unique dans l’écosystème numérique. Ils ne représentent pas l’avenir de la finance, mais une pulsation instinctive des marchés face à l’incertitude. Ils incarnent la volatilité, la vitesse, et l’absurde logique spéculative d’une économie de plus en plus émotionnelle. Et dans un monde où la géopolitique dicte les flux numériques, ce rôle ne fera que s’amplifier.